Interview d’Hervé Street, président du Racing (1/2) – « Eviter à tout prix de déséquilibrer le club »

Ce mercredi, Paris vu du ciel est allé trouver Hervé Street, président du Racing, pour en savoir plus sur les directions prises par le club. Au terme d’une longue entrevue, le président a passé en revue l’ensemble de l’actualité des ciels et blancs. Aujourd’hui, première partie de l’interview : la situation financière et sportive du Racing.

Hervé Street

Hervé Street. Photo du Parisien.

– Bonjour Mr. Street, tout d’abord pouvez-vous nous expliquer comment vous en êtes venu au football et pourquoi avoir choisi le Racing ?

– Hervé Street : C’est avant tout la rencontre de trois personnes qui ont toutes un attachement particulier au Racing qui a fait les choses.  Il s’agit là essentiellement d’un concours de circonstances. Mes relations avec Azzedine Meguellatti (actuel entraîneur de l’équipe fanion) et Philippe Sarre (Maire de Colombes depuis 2008), m’ont conduit assez naturellement vers l’équipe. En 2011, lorsque je reprends le Racing, le club est alors dans une situation très difficile : il vient d’être relégué en CFA2 (1), traverse une période très difficile financièrement parlant et ne dispose que de très peu de partenaires (2).

– Le sport, c’est un domaine particulier, casse-gueule même. Cela ne vous a pas effrayé ?

– Ma mission est avant tout de redresser le club. Mes prérogatives ne sont pas vraiment sportives mais plutôt financières. Avec Azzedine Meguellatti, on forme un tandem. Lui est manager général et s’occupe exclusivement du terrain.  On a la chance aujourd’hui d’avoir un manager extrêmement compétent qui connait beaucoup de monde dans le football et sait gérer un groupe. Azzedine est un homme de parole, parfois dur mais toujours juste et j’ai entièrement confiance en lui pour gérer le domaine sportif. Bien sûr, on discute de tout ensemble mais on a chacun notre domaine de prédilection.

Pour l’instant, on a fait une première partie de saison qui a été difficile, malgré nos garçons qui sont tous de grande qualité et particulièrement valeureux. J’aime beaucoup les joueurs de ce groupe qui sont extrêmement attachants et concernés. Aujourd’hui, nous avons la chance de disposer d’un groupe qui s’inscrit parfaitement dans le projetdu club.  En rentrant dans le sport, j’avais, c’est vrai, beaucoup d’aprioris. Ces aprioris ce sont totalement envolés aujourd’hui. Le Racing dispose d’une équipe et d’un staff de très bonne qualité.

– Le Projet RACING2015, dévoilé récemment (3), est très ambitieux et prévoit une remontée en National d’ici quelques années. Cela vous semble-t-il faisable ?

– C’est effectivement un objectif du club mais il ne faut pas aller trop vite. Nous avons des ambitions mais il faut être circonspect et se rappeler d’où on vient. Envisager une montée ou plusieurs montées successives, pourquoi pas, mais il convient d’être extrêmement rigoureux pour éviter à tout prix de déséquilibrer le club.

– Cette année, le Racing a une nouvelle fois démarré poussivement le championnat de CFA2. Une habitude depuis trois saisons déjà. Pourquoi de tels départs ? Une préparation manquée ? Une équipe trop remaniée ?

– C’est assez inexplicable. On a réussi à garder une colonne vertébrale forte à laquelle on a adjoint des garçons de grande valeur, avec des qualités humaines. La mayonnaise a mis du temps à prendre mais si l’on regarde la physionomie des matches que nous avons perdus en début de saison, on perd souvent sur des faits de jeu, sur des buts-cacahuète comme dit Azzedine. C’est comme ça, c’est le football. C’est vrai que cette période était évidemment difficile pour tout le monde au club, mais il n’a jamais été question de crise car la confiance était toujours là malgré tout. Nous savions que l’intensité mis dans le travail et la bonne vie du groupe allaient nous permettre de repartir. Du président au gardien de but, on a tous perdu ensemble, et on a su le faire. Aujourd’hui, on reste sur six victoires consécutives et je pense qu’on se rapproche davantage de la véritable valeur de cette équipe (4).

– Une remontée dès cette saison, c’est encore possible ?

– Je vous dirais ça à la fin des matches aller (rires) !  Les deux années précédentes, nous ne sommes pas passés loin. Sur la saison dernière, je pense qu’on n’usurpe pas notre belle 4e place, mais Roye méritait largement sa montée. Aujourd’hui, nous sommes 8e à 2 points du 4e, les choses ne sont pas encore irréversibles. Le club actuellement en tête (Entente SSG) a gagné 5 de ses 8 matches et ne semble pas totalement hors de portée. On peut monter très vite mais on peut descendre également très vite.

– Justement, la relégation, qui concerne tout de même à chaque fois quatre clubs de CFA2, pourrait, dans le pire des cas, menacer le Racing. Vous y pensez ?

– On n’envisage pas d’être relégables et je ne pense absolument pas qu’on le sera en fin de saison. Si jamais tel était le cas, Il n’y aura pas de crise : le Racing peut survivre à une relégation. L’équipe fanion est une vitrine, une belle vitrine, mais elle ne représente pas la totalité d’un club qui fait jouer plus de 1000 enfants et jeunes sous ses couleurs. On est très fiers de toutes nos équipes qui jouent pour la plupart au plus haut niveau.

– En Coupe de France, vous affrontez au prochain tour une équipe de DSR, au 7e échelon du football français (Raismes-Vicoigne). Bien figurer dans cette compétition et pourquoi pas affronter une équipe professionnelle, c’est l’un des objectifs du club ?

– La Coupe de France n’était pas du tout un objectif que l’on s’était assigné en début de saison. Aujourd’hui, ça n’est toujours pas un objectif, en revanche on fait tout cela avec beaucoup de sérieux, sans négliger la qualité de nos adversaires. En Coupe de France, il n’y a jamais de matches faciles. Toutes les équipes que l’on peut affronter ne sont pas là par hasard. On est ravi d’être là et si demain on tombe sur le Paris Saint-Germain, on le sera encore plus mais si c’est une autre équipe, on la jouera avec la même envie et le même professionnalisme.

Dans quelques jours la suite de l’interview : l’identité du Racing aujourd’hui.

Notes :

(1) Le Racing, alors en CFA, est relégué en CFA2 par la DNCG pour la saison 2010-2011. cf : Ça coince au Racing, ça passe à Noisy

(2) Un sauvetage sous conditions

(3) Le Projet Racing2015

(4) Le RCF compte 3 victoires en championnat et 3 victoires en Coupe de France.

Laisser un commentaire